Plaidoyer pour l’honnêteté et l’humilité face à M. Fillon. Est-il nécessaire de rappeler l’anachronisme de la « liberté d’expression » dès-lors que la France aura retrouvé sa place de fille aînée de l’Église ? Alors, le journalisme sera réduit à ce qu’il doit être : porte-parole d’un état pour la promulgation de décrets ou autres actes royaux. En attendant, cet article a le mérite de remettre les choses dans un certain ordre.
Lu dans L’Échelle des Valeurs :
« La ballade du pendu » de François Fillon
Nous ne sommes pas des inconditionnels de François Fillon, mais dans l’affaire des salaires versés à Pénélope, plusieurs points suscitent la perplexité.
Le premier concerne le fond de l’accusation. Nous sommes un peuple de combinards, de plus assujetti à des lois complexes. Pris entre le désir de nous soustraire à l’excès de législation et l’incompréhension de celle-ci, quand nous pouvons, nous nous en affranchissons. Bien sûr, nous nous réjouissons, assez bassement, quand l’un de nos élus se voit épinglé au nom d’une de ces lois. Au fond de nous, nous l’en imaginons coauteur et quelque part puni de ses mauvaises manières.
Simplement, à entendre les parangons de vertu, moins sourcilleux quand il s’agit de leurs petites frasques, sa femme n’aurait rien fait en contrepartie de ces salaires. Étrange comme la gauche, aussi pleine de considération pour le travail des plébéiennes femmes au foyer, n’a que mépris pour celui de Pénélope dans le cas peu probable où sa collaboration laborieuse avec le candidat se serait arrêtée là.
Certains estimeront en revanche le montant de plus de 4.000 € par mois excessif. C’est pourtant ce que reçoivent plusieurs collaborateurs de députés, y compris de gauche. Et si c’est exagéré, il conviendrait de se demander ce qu’il en est des salaires de plusieurs millions d’euros par an versés à certains patrons du CAC 40. Il est vrai, pour assurer l’attaque, le ou les délateurs parlent aussi d’emplois fictifs pour un autre député et à « La Revue des Deux Mondes ». Évitons de parler de ce que nous ne savons pas. Fillon et sa femme sont assez grands pour s’expliquer.
Néanmoins, qu’il nous soit permis de nous interroger sur l’origine des informations. Leur précision et la diversité des emplois concernés donnent à penser qu’elles pourraient provenir de l’administration des impôts. En clair, qu’un employé de ces services a agi par animosité contre Fillon, sans doute suite à sa promesse de réduire de 500.000 les effectifs des fonctionnaires.
L’échelle des Valeurs, n°171, FÉVRIER 2017
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