Dans un discours prononcé en 1980, au temps de la guerre froide où les fusées nucléaires des blocs capitalistes et communistes se faisaient face au-dessus du Mur de Berlin, le pape polonais Jean-Paul II pronostiquait 200 millions de morts si cette guerre dégénérait en guerre chaude ! Que dirait-il aujourd’hui où la menace nucléaire s’est accrue encore plus en raison de la perversion monstrueuse des individus et des nations inscrite désormais, comme une insulte à Dieu et à son Décalogue, au fronton de la Constitution de la Fille Aînée de l’Église ? Car, comme disait Tertullien, « la corruption du meilleur est ce qu’il y a de pire ». Et comme disait aussi le Sacré-Cœur à Claire Ferchaud : « La Justice de mon Père pèse sur la France. » Et donc sur le monde entier.
En attendant, puisqu’il existe encore, paraît-il, au sein même de la Tradition, des théologiens qui s’affrontent sur le bien-fondé de la Messe Perpétuelle comme moyen de salut pour notre monde perdu et qu’il en est même qui demandent des « signes », comme si la menace nucléaire n’existait pas – moyennant quoi, c’est à craindre, ils n’aient que celui de Jonas –, il nous semble opportun de reproduire les arguments contre et les arguments pour que Dom Robert Pierre, théologien éminent et fondateur, en 1939, de l’abbaye cistercienne de Notre-Dame de l’Atlas, en Algérie [1], nous avait fournis, après la perte de notre malheureuse province, pour nous aider dans notre défense de Claire Ferchaud, de ses messages, de sa mission expiatrice et de sa fondation, dont il ne reste à ce jour – autre signe évident – qu’une seule expiatrice alitée à prier encore, « comme une petite braise sous la cendre », pour la France et l’Église, en retenant le bras de Dieu. On trouvera ces arguments dans un article que nous avions publié dans une revue amie, en réponses aux prévisions de Jean-Paul II [2], alors que ces signes – le feu nucléaire et la braise sous la cendre (la force destructrice et la faiblesse salvatrice) – ne s’étaient pas encore rencontrés pour l’ultime face-à-face marquant ce que l’Écriture appelle « la plénitude des temps ». Plus communément « l’Heure de Dieu ».
Arguments contre
Il n’y a pas nécessité d’une telle institution, la Messe étant perpétuelle en soi, car :
– la pérennité de ses mérites sont ceux de la Croix. Comme de tels mérites sont infinis, ils sont donc perpétuels, ils n’ont pas à être renouvelés, en soi ;
– le prêtre (Jésus) est toujours vivant et la Victime (Lui) est toujours immolée. De ce fait, au Ciel, le Prêtre offre toujours, officie toujours, et la Victime est toujours offerte ;
– selon ce qui en découle, la Victime est toujours acceptée par Dieu-le-Père et le Sacrifice est toujours efficace ;
– l’application de la Rédemption (la Messe, c’est la Rédemption remise devant nos yeux) est catholique, elle affecte tous les temps et tous les lieux ;
– le Sacrifice de la Croix ne peut pas être refait, s’il est sans cesse re-présenté. (LIRE LA SUITE DANS NOTRE NUMÉRO)
Claude MOUTON-RAIMBAULT
[1] – Où son successeur le Père de Chergé et six autres trappistes ont été assassinés en 1996.
[2] – « Et si la Messe Perpétuelle était instituée ? ». Voir Le Sourire de Marie, no 80, juin 1980.
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