Désacralisée, le mot n’est ni trop fort, ni inadéquat. En-effet, la justice est une des vertus-piliers de toute société humaine et, à ce titre, nécessite bon nombre d’autres vertus (Force, Intelligence, Crainte de Dieu etc…) qui ne sont pas humaines, mais toutes spirituelles. Ce pays va sombrer dans l’injustice car, le mot « religieusement » avait ceci de marquant, sur des élèves « pas trop mal nés », d’insister sur la gravité de leur fonction. Aujourd’hui, le serment n’est plus qu’une procédure lambda : comme le serment d’Hippocrate-hypocrite.
Lu dans Politique Magazine :
Il s’agit de « dépoussiérer » ? Giscard d’Estaing l’avait fait en son temps pour les jurés de la Cour d’assises qui, depuis, ne prêtent plus serment « devant Dieu »…
La religion disparaît officiellement du monde de la Justice.
Mais, malgré tout, dès qu’il s’agit de cette fonction qui consiste à disposer de la liberté, de l’honneur, du patrimoine d’autres hommes, comment ne pas sentir qu’elle est forcément « sacrée » ? « Tu n’aurais sur moi aucun pouvoir s’il ne te l’avait été donné d »En-Haut », dit le Condamné le plus célèbre de l’histoire au modèle des mauvais juges, Ponce Pilate.
La justice des hommes est toujours une affaire de transcendance.
Quand mesurerons-nous les effets désastreux de notre prétendue laïcité ? Quand l’Islam, à coup de bombes et de camions fous, aura fini par nous réveiller ? Ou, comme Pharaon, au temps de Moïse, resterons-nous aveugles devant les plaies qui accablent l’Égypte ?
Les bons juges, comme les bons avocats, sont attentifs à respecter « religieusement » le serment qu’un jour d’audience solennelle, debout et en robe, la main levée – comme pour le sacrifice du soir -, ils ont prononcé.
Politique Magazine, n°155, octobre 2016