La réalité est chose trop sérieuse pour laisser les journalistes la courtiser. Et d’abord : y a t’il du bon journalisme ? Si tant est que le fait de se mêler de tout, tout le temps est une bonne chose. Le peuple doit-il tout savoir ? On peut déclencher des guerres par indiscrétion ! La liberté de la presse n’est pas un droit. Et encore… Quand cela aura cessé d’être nécessaire, alors cette houri dépenaillée perdra sa raison d’être. Ce n’est pas parce que je sais que Daech existe et qu’ils tuent, que cela va éviter que Daech me tombe sur le museau ! En revanche, à force d’entendre qu’il y a un islam modéré, alors je vais finir par y croire, sans le voir !!! Veritas est adequatio rei et intellectus.
Lu dans La Gazette de Saint Ursin :
Les journalistes français : informer ou interpréter ?
Prenant pour des données objectives et évidentes des opinions qui sont en fait identifiables comme des points de vue propres à des courants de pensée, il contribue à répandre une doxa faite de préjugés, de stéréotypes et de présupposés qui sont au fondement des croyances de notre société. Car si le langage du journaliste fonctionne comme la vitre déformante à travers laquelle on nous montre le présent, il est aussi une fenêtre trompeuse ouverte sur le passé et sur l’avenir. Analyser le discours du journaliste, c’est donc, d’une certaine manière, mettre au jour l’inconscient de notre société dans tout ce qu’il comporte d’irrationnel.
Observer le parler journalistique, c’est donc prendre, à un instant « t », une photographie de cette chose si éphémère qu’est l’esprit d’un monde.
La Gazette de Saint Ursin octobre 2016, n°71
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