Pauvre Sécu… Le concept est pourtant bon. Simplement, il est adapté à un système d’entraide corporative et non à la libre concurrence des marchés qui font monter en flèche les impôts auxquels s’ajoute les prélèvements de la sécu. La centralisation n’est pas humaine… ni économique.
Lu dans Présent :
Fillon en marche arrière
LES ÉLECTEURS de la droite et du centre sont déjà cocus. Ils sont 4,4 millions, c’est beaucoup. Il n’a pas fallu un mois à François Fillon pour passer à la trappe son programme sur la Sécurité sociale. Sa mesure phare, disparue de son site, était ainsi formulée : « Je propose de focaliser l’assurance publique universelle sur des affections graves ou de longue durée, et l’assurance privée sur le reste. » Pour l’instant, nous ne discuterons pas du bien-fondé de cette proposition, l’important est que l’ancien Premier ministre la trouvait juste et que ses électeurs l’ont approuvée ou, au moins, n’y ont pas vu une raison de lui refuser leurs suffrages. Bonne ou mauvaise, c’était la sienne…
Pour ces benêts, l’équipe Fillon va faire de la « pédagogie » au cours d’une « grande convention » sur le sujet. Grâce à cette réforme, il espérait économiser deux milliards et baisser les impôts, où va-t-il les trouver, maintenant ?
Le réformateur intransigeant et ses remèdes, rudes mais souverains, à la Thatcher, ce n’était donc qu’une posture pour se distinguer du mollasson Juppé et convaincre les électeurs de droite ? C’était un programme pour ces derniers mais, maintenant, il songe aux autres et il dépouille son projet de ce qu’ils refusent. C’est l’opportunisme électoral des politiciens ordinaires. D’ici à mai 2017, que restera-il de ses propositions qui se voulaient iconoclastes ? Son slogan de candidat de la primaire était : « Le courage de la vérité », sa marche arrière illustre le sobriquet que ses « amis » lui donnaient : « Courage, Fillon ! »
Guy ROUVRAIS
Présent, n° 8760, 21 décembre 2016