Belle analyse de la schyzophrénie intellectuelle de la « pensée » libérale, voici le panégyrique contextuel d’un homme aux « convictions » refoulées. Fillon est un archétype du catholicisme libéral, c’est à dire ennemi du catholicisme. Cet article le montre pleinement. Rappelons que Fillon est un adepte soumis de la commission européenne des Bilderbergs, et qu’il les reconnaît comme dirigeants au-dessus de lui.
Lu dans Le Bulletin d’André Noël :
Fillon et le « péril » catholique
Pour illustrer son propos, le quotidien capitalo-gauchiste a redessiné l’Hexagone avec des grains de chapelet ! Le directeur de la rédaction, Laurent Joffrin, discerne « une épidémie calotine qu’on n’a pas connu en France depuis Falloux ou Mac Mahon. » Bigre ! Le cheval de Troie de cette OPA cléricale sur la France, c’est François Fillon car, assure le même Joffrin « Le sabre n’est jamais loin du goupillon. »
Et nous, pourtant observateurs attentifs, qui ne nous étions aperçus de rien, ni de cette épidémie calotine, ni de cette résurrection de l’alliance du sabre et du goupillon !
Jusque-là, on ne s’était pas aperçu non plus que la foi de François Fillon obscurcissait sa fonction, sa politique pendant les cinq ans où il fut premier ministre n’ayant pas manifesté quelque volonté que ce soit de donner au catholicisme la place qu’il mérite au sein de la fille aînée de l’Église. C’est même l’inverse puisqu’il a cautionné le traité de Lisbonne, concocté par Sarkozy, qui nie les racines chrétiennes de l’Europe.
Mais voilà que tout aurait changé depuis que l’ancien premier ministre a reçu, pour la primaire, le soutien de Sens commun, formé de militants de la Manif pour tous ayant intégré LR. Ces militants-là ont dédaigné Hervé Mariton, partisan de l’abrogation pure et simple de la loi Taubira — mais Mariton s’est rallié à Juppé ! — et Jean-Frédéric Poisson, défendant la même position.
Fillon veut seulement « réécrire » la loi scélérate, en refusant l’adoption plénière aux « couples » de même sexe. On constate donc que ce n’est pas Fillon qui s’est rallié à la Manif pour tous mais ceux de Sens commun qui ont renoncé à leur revendication fondamentale qui est d’abolir la loi Taubira. Fillon ne s’est pas « catholicisé », c’est Sens commun qui s’est « fillonnisé » et laïcisé.
La dernière fois qu’il s’est prononcé sur cette question, c’était en 2014 quand les députés étaient appelés à se prononcer sur une « résolution », montrant l’attachement au « droit fondamental » à l’avortement. Le texte est voté à la quasi-unanimité de la droite et de la gauche. Seuls sept députés ont voté contre, parmi lesquels Jean-Frédéric Poisson, Jacques Bompard et Gilbert Collard.
Le Bulletin d’André Noël, n°2495, 5 au 11 décembre 2016