Si Le Drian mettait autant d’attachement aux valeurs qui ont fondé la France qu’à celle dont il fait montre à l’égard de ses bureaux, peut-être aurions-nous une politique de Défense moins onusienne et plus… Française ! On a encore du mal à retrouver la place de la défense, dans l’Ordre de la Création : défense de l’Église et du pré carré ! N’en déplaise aux faux réalistes.
Lu dans Présent :
Pourquoi Le Drian n’a-t-il pas déménagé ?
Le projet Balard avait été lancé en 2009, dans le cadre d’un partenariat public-privé, par le ministre de la Défense de Nicolas Sarkozy, Hervé Morin. Le ministre actuel, en poste depuis 2012, Jean-Yves Le Drian, a préféré rester à l’Hôtel de Brienne, siège du ministère de la Défense depuis exactement deux cents ans.
Une raison pratique est régulièrement fournie par le ministre : le bâtiment historique, six rue Saint-Dominique, dans le 7e arrondissement, est à quelques encablures de l’Assemblée nationale, du Sénat et de l’Élysée, contrairement à l’Hexagone-Balard, qui en est éloigné de quelques kilomètres.
Un argument de poids quand il faut enchaîner conseils des ministres, entretiens avec le président de la République ou réceptions de délégations étrangères.
En outre, le prestige de l’Hôtel de Brienne en fait un lieu emblématique, qui impressionne les visiteurs étrangers : les ors de la République ont plus de force symbolique qu’un mobilier impersonnel et en plastique. Justement, le nouveau mobilier du « Balardgone » est très souvent de type Ikea ; et on y est à l’étroit.
Lors du deux-centième anniversaire de l’affectation de l’Hôtel de Brienne à ceux « qui sont en charge des affaires militaires de la France », le 20 février, M. Le Drian s’est exprimé en ces termes :
« L’Hôtel de Brienne occupe une place à part puisque, à la suite de dizaines de prédécesseurs, j’y travaille et j’y habite. C’est aussi le cœur politique et symbolique de ce ministère. Peut-être
Paroles qui tranchent singulièrement avec les récentes déclarations d’Emmanuel Macron :
« L’art français, je ne l’ai jamais vu. »
M. Le Drian a aussi insisté sur la politique culturelle du ministère
Le ministère de la Défense est le deuxième opérateur culturel de l’État avec 140 monuments historiques, 400 km d’archives, 5 millions de photographies, 26.000 films et 400.000 objets de collection.
Marie de l’Isle
marie-de-lisle@present.fr
Présent, n°8809, 28 février 2017