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Bas les masques !

ByOlivier Destouches

Sep 28, 2020
Bas les masques !

Bas les masques !Bas les masques !

Si nous n’y prenons garde, la France va devenir un pays totalement muselé.

Museler, dans son sens second, signifie : «empêcher de s’exprimer, réduire au silence». Nous y voilà! Ce grand peuple, volontiers rebelle et réfractaire, va vivre, avec son consentement, «le temps des chiens muets» selon le titre du beau livre de Mgr Paul Seitz, dernier évêque français au Sud-Vietnam [1] jusqu’à l’arrivée des communistes nord-vietnamiens en 1975. Sans rébellion de notre part, nous allons tous devenir des «chiens muets» comme l’Église catholique qui a capitulé récemment avant d’avoir combattu!

Vers un «vaccin pour tous»?

Petit retour en arrière : le gouvernement, les media, les experts autoproclamés nous annoncent que le virus du Covid va repartir, que la pandémie est devant nous, qu’il faut prendre un maximum de précautions, pour soi et pour les autres, bref que le masque est une nécessité en attendant d’être une obligation «urbi et orbi». On pratique aujourd’hui des tests que nous n’avions pas au printemps dernier. Dans ces conditions, dire que 1,3 % de tests positifs est un signe inquiétant, un indicateur pertinent, ne rime à rien puisque nous ne pouvons comparer ces données avec les cas avérés précédemment. Du reste, Monsieur Macron nous promet un vaccin dans quelques mois, vaccin qui serait naturellement obligatoire pour les 67 millions de personnes vivant en France (on ne peut parler de Français car il faut inclure les clandestins et les «Malgré nous» , Français de papier qui le sont sans le vouloir et même en conchiant sur la France et/ou l’assimilant à une vaste entreprise de subventions en tous genres). Il sera intéressant de noter le ou les vaccins qui seront retenus (les bénéfices réalisés par les laboratoires pharmaceutiques se chiffrant en milliards d’euros) pour vérifier s’il n’y a pas conflit d’intérêts avec les membres de la commission pseudo-scientifique qui conseille le gouvernement et le président. Là aussi, refuser le vaccin sera considéré comme un geste non citoyen, de défiance, de révolte et de défi au pouvoir et entraînerait la perte des droits civils, civiques et familiaux et l’impossibilité pour vos enfants de fréquenter une école, quelle qu’elle soit.

De la muselière au cerveau connecté

Que voit-on? Cet été, à la mer, marchant sur la digue, le long du rivage, de nombreuses personnes, jeunes et vieux, portaient le masque comme si l’air vivifiant de la mer n’était pas la meilleure thérapie contre les miasmes morbides de ce virus (le Covid-19) ou d’un autre. En les croisant, ils vous regardaient (ils ne pouvaient rien faire d’autre!) d’un air furieux et désapprobateur : nous, les sans-masque et les sans-cœur, nous n’étions pas des citoyens écoresponsables, nous étions des porteurs de virus sans le savoir, des Monsieur Jourdain du Covid, en un mot, nous étions des criminels en puissance. Et si, inconsciemment, ils n’avaient pas peur de la mort que l’on cache pour la faire oublier. L’État nous garantit une espérance de vie de plus ou moins 80 ans (un peu plus pour les femmes qui revendiquent l’égalité dans tous les domaines sauf dans celui-ci) qu’il n’est pas question de remettre en cause par la faute de quelque abruti irresponsable. Le contrat moral avec l’État doit être respecté perinde ac cadaver, c’est le cas de le dire. Les Français, hier fiers et indépendants, aujourd’hui endoctrinés jusqu’à la moelle et matraqués, pas seulement fiscalement, n’auront aucun mal (on l’a vu avec le confinement) à accepter le masque ici et maintenant, toujours et partout! L’ordre, c’est l’ordre : obéissez ou l’on vous exclura de la société. Cela ne vous rappelle rien? Moi si.

Après la muselière, il faudra bien continuer à mater ce peuple d’esclaves, d’ilotes tels qu’ils existaient à Sparte. On arrivera, toujours pour de mauvaises raisons ou des motifs fallacieux à nous greffer sous la peau, sous forme de code-barre, le chiffre de la Bête dans l’Apocalypse 666. Les récalcitrants seront exclus du monde des vivants, de la société devenue pire que celle imaginée par Orwell dans 1984. Ce sera Covid 202… Déjà, sans masque, vous ne pouvez plus faire vos courses, acheter des produits de première nécessité, même les marchés en plein air sont réglementés. Depuis la rentrée, vos enfants, à l’école ou à l’université doivent être masqués ainsi que leurs professeurs et vous, à votre travail, vous devez porter la muselière réglementaire sous peine d’amende dans un premier temps, d’exclusion temporaire ou définitive en cas de récidive. Pour les multirécidivistes, c’est-à-dire les incurables, on rouvrira le bagne de Cayenne et la fameuse île du Diable où séjourna le capitaine Dreyfus. Ce sera la revanche du professeur Salomon, arrière-petit-fils du dit capitaine. Si l’on réfléchit un peu, nous avons encore le droit de réfléchir, mais jusqu’à quand? Jusqu’au moment où Big Brother nous obligera à avoir un cerveau connecté sur une centrale unique d’informations, nommée «Bobardstation» ou «Fausses Nouvelles Info».

Vous pensez, peut-être, que j’exagère, mais dans ce pays de plus en plus totalitaire, le pire est malheureusement sûr! J’imagine que les musulmans doivent rire sous cape ou plutôt sous voile ou sous burqa. Nous en arrivons à leurs pratiques d’un autre âge, hypocrites et traumatisantes pour la femme : cacher le visage de leur(s) femme(s) pour éviter qu’elle ne soit désirée ou même regardée par le voisin, le frère ou l’ami. Nous allons même plus loin qu’eux puisque nous imposons à tout le monde, hommes et femmes, cet appendice vestimentaire. Vous pourrez remarquer, comme moi, que les gens se promènent maintenant avec le portable dans une main, le masque dans l’autre et qu’ils se posent légitimement la question de savoir s’ils doivent/peuvent téléphoner sans masque ou l’enlever avant de téléphoner au risque d’être verbalisés. Le niveau moyen de réflexion des Français en est arrivé à ce stade…

 

Le masque contre la liberté d’expression

Si nous portons la réflexion à un degré supérieur, degré que malheureusement beaucoup de Français ne peuvent plus appréhender (merci l’école républicaine!), d’où leur peu de réaction ou de réticence à porter le masque, intéressons-nous un instant à la bouche, organe de la parole et avant de la vie. Le nouveau-né pousse un grand cri pour montrer qu’il vit, que ses poumons s’oxygènent, qu’il est en bonne santé!

Mais surtout, la bouche est l’organe de la parole, du chant, de la poésie, finalement l’organe de la liberté de créer, de déclamer, de dire oui ou non, noir ou blanc, vrai ou faux. Priver un homme de la parole (pourquoi Jésus-Christ a-t-il guéri autant de sourds-muets?) en lui faisant porter un masque, une muselière, c’est le priver de la liberté de s’exprimer, de donner son avis, de se défendre, de vivre tout simplement. Comment peut-on envisager l’art de vivre à la française, l’art de la conversation, l’art de plaire, de la séduction sans l’exprimer par des mots qui sortent… de la bouche ou de la gorge ou du palais, je laisse aux ORL le soin de le définir! L’expression : bas les masques signifie dévoiler la duplicité, la lâcheté, l’hypocrisie de celui qui le porte. Qu’on prenne garde à ne pas être rangé d’office dans cette catégorie dont le champion est Satan, le prince du Mensonge, qui n’agit jamais à visage découvert, jamais dans la lumière, toujours dans la pénombre. Satan veut des esclaves, nos gouvernements aussi. Macron, en empêchant une nouvelle révolte des «gilets jaunes», révolte d’une tout autre ampleur, nous musèle, nous «castre» d’une certaine manière en ajoutant l’interdiction des rassemblements de masse. En effet, les concerts, les festivals ont été annulés cet été; demain, les mariages le seront aussi, en limitant, par exemple, l’assistance à 20 personnes. Quant aux célébrations religieuses (messes, processions), il faut craindre de nouvelles interdictions sous des motifs fallacieux. Comme je l’ai déjà dit, ne comptons pas sur nos évêques pour défendre l’honneur de Dieu, pour s’opposer à ces mesures liberticides, à cet abus de pouvoir sanctionné récemment par le Conseil d’État.

Poussons le raisonnement à l’extrême : l’avocat, dans le prétoire, va défendre son client avec un masque (je ne sais pas ce qu’en pense le nouveau garde des Sceaux, Maître Dupond-Moretti…) et le juge lui répondra itou. Le prêtre, célébrant la messe, va défigurer le Corps du Christ en apparaissant masqué devant des fidèles sidérés ne pouvant même plus se signer, l’eau bénite ayant été retirée des bénitiers. Dernier exemple, l’officier va donner des ordres à ses hommes, le masque sur le visage, à la manière d’un bandit de grand chemin! Ces quelques exemples d’hommes à la vocation affirmée, au sens étymologique du terme, suffisent à montrer l’inanité d’une telle mesure dont je n’aurais pas le front de vous rappeler les hésitations et les palinodies successives du gouvernement sur les avantages ou non de porter le masque.

Il est intéressant de noter que les peuples européens commencent à réagir face à ces ukases quasi totalitaires, à ces atteintes répétées à la liberté individuelle. 15000 personnes ont défilé dans les rues de Berlin le 1er août 2020 contre l’obligation de porter un masque contre le Covid-19. Des manifestations identiques se sont tenues au Royaume-Uni, au Canada et aux États-Unis. Par ailleurs, dans plusieurs pays du nord de l’Europe, comme le Danemark, la Norvège, la Suède, la Finlande et la Lettonie, le port du masque est recommandé, mais pas obligatoire. Ces pays sociaux-démocrates seraient-ils plus attachés que nous à la liberté individuelle?

 

Le principe de précaution : une fausse échappatoire

Au nom du principe de précaution, que de crimes, d’atteintes à la liberté, on commet en ton nom! Le principe de précaution a remplacé le principe de responsabilité et, à défaut d’ouvrir le parapluie, on porte le masque ce qui, finalement, revient au même. Quelle conclusion en tirer? Elle est parfaitement claire : le pouvoir a peur du peuple, de ceux qu’il appelle les populistes. Il craint une révolte ou peut-être pire une révolution silencieuse, en dehors des partis politiques et des syndicats discrédités. Alors, il profite des circonstances (un tout petit virus qui a tué 30000 personnes soit 7 fois moins que l’avortement) pour maintenir les Français sous contrôle, limitant leur liberté d’expression et de réunion, surveillant leurs déplacements (souvenez-vous du confinement, puis des 100 km), annihilant leur esprit gaulois réfractaire selon le titre du dernier livre de Philippe de Villiers [2], détruisant finalement l’art de vivre à la française, justement admiré et célébré à l’étranger. C’est cela que je condamne et rien d’autre.

 

Une meute de chiens muets et couchants [3]

Ceux qui me connaissent bien savent quelle est ma profonde dilection pour le cher Jean de La Varende. Alors me direz-vous : et Nez de cuir, Roger de Tinchebraye dans le roman, n’avait-il pas un masque? La réponse est dans l’épitaphe qui figure sur la tombe de Nez de cuir au cimetière de la Genevraye dans l’Orne :

«Seigneur, tous nous portons un masque, par orgueil ou par crainte, par pudeur ou par lâcheté,

Béni celui qui peut y cacher pareille blessure, car, dans ta Vérité éternelle,

Voudras-tu donc, Seigneur, Lui pardonner» (1863).

La différence entre Nez de cuir et nos contemporains, c’est que lors de la campagne de France en 1814, en Champagne, Nez de Cuir fut affreusement mutilé au visage par plusieurs coups de sabre cosaques «entre son frère de lait et son piqueur» qui le défigurèrent totalement. La Varende précise que «la tête n’était que bouillie sanglante» [4]. C’est là toute la différence. Les masqués d’aujourd’hui n’ont pas cette excuse. Ils ont un visage ordinaire, presque trop normal. Ils sont inexcusables de le cacher pour obéir à des ordres injustes sans même penser qu’ils ne sont plus capables de se regarder le soir dans la glace. Ce sont des moutons de Panurge qui obéissent à leur maître et sont lobotomisés comme des chiens de Pavlov. Justement, les chiens portent une muselière pour ne pas mordre ou pour ne pas réagir. Tel est aujourd’hui l’état de la société française dans son ensemble : des chiens muets qui sont aussi des chiens couchants. Beau spectacle! Ce n’est pas avec une telle «meute» que l’on fait les contre-révolutions. Mon Dieu, donnez-nous toujours la force et le courage de défendre la Vérité à temps et à contretemps, de proclamer vos droits sur le monde et de combattre vos ennemis par la parole libre et non bâillonnée. Tel est l’écho que nous renvoyons à Nez de cuir en sachant que sans ses horribles blessures, il aurait été des nôtres dans cette sinistre mascarade!

PS. Je demande pardon à ceux qui auraient pu être choqués par mes propos, à ceux qui ont perdu un proche du Covid-19. Je compatis sincèrement à leur douleur et comprends parfaitement leur souci de précaution et de prudence. Je m’adresse ici à ceux qui, bien portants, ne veulent pas mourir couchés.

Olivier DESTOUCHES

Extrait du n° 761 (septembre 2020) – Pour lire le reste de ce numéro, commandez-le ou abonnez-vous !


[1] –Mgr Paul Seitz : Le Temps des chiens muets (Flammarion, 1977). Mgr Seitz reprend une phrase du prophète Isaïe : «Ses guetteurs sont tous des aveugles, ils ne savent rien. Ce sont des chiens muets, incapables d’aboyer». Signalons le livre qui lui a été consacré par dom Jean-Louis de Robien : Missionnaire intrépide. Vie de Paul Seitz (1906-1984), évêque de Kontum, Vietnam (Éditions du Jubilé, 2015). L’ouvrage a fait l’objet d’un bel article de Jérôme Seguin, dans le no 77 (nouvelle série, septembre 2017) de notre revue sœur Lecture et Tradition.

 

[2]Les Gaulois réfractaires demandent des comptes au Nouveau Monde (Éditions Fayard, 2020). Cf. la présentation qu’en a faite notre ami Jérôme Seguin dans notre no 759-760 (juillet-août 2020).

[3] – NDLR : Le terme de chien couchant désigne un chien d’arrêt qui se couche sur le ventre lorsqu’il flaire le gibier. Au sens figuré, «faire le chien couchant» signifie : «être servile» (Grand Robert de la langue française).

[4] – Voir aussi Les Masques (Les Chevau-légers, 1992) édité par l’association Présence de La Varende (25 rue Violet, 75015 Paris, tél. 06 23 43 01 08, courriel : presence2lavarende@orange.fr, site : https://presence-de-la-varende.fr/) avec une préface de Jean-Albert Boucher et un avant-propos d’Anne Brassié, auteur de la seule biographie à ce jour de La Varende.

 

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